Le biomimétisme, le nouvel art de construire
Champignons fabuleux, structures alvéolées à la manière d’une ruche, termitière, ou encore fleurs les villes d’aujourd’hui s’inspirent de la nature. Rivalisant d’imagination pour intégrer les constructions dans l’environnement, voire les faire disparaître au cœur même de la végétation, le bio-mimétisme apparaît comme un changement philosophique, avec la durabilité comme perspective et des conceptions technologiques fabuleuses.
« Scrute la nature, c’est là qu’est ton futur », déclarait au 16e siècle Léonard de Vinci.
Comment le biomimétisme est en train de faire évoluer les projets de construction
Apparu dans les années 80, le concept du bio-mimétisme n’a cessé de se développer avec des projets de construction ambitieux à l’image du Lotus Temple de New Delhi qui a pris la forme d’une fleur, l’Helix Bridge de Singapour à la structure d’une chaîne d’ADN ou encore le stade olympique de Pékin surnommé le « nid d’oiseau ». De même, le Swiss Re Building à Londres, appelé « le cornichon », s’inspire de l’agencement d’un organisme marin particulièrement résistant, la Corbeille de Vénus. La salle de concert The Esplanade de Singapour imite la peau d’un fruit tropical, le durian, afin de réduire la consommation d’énergie du bâtiment et le recours à l’éclairage artificiel, et l’ArtScience Museum, reprend la forme d’une fleur de lotus qui lui permet de récupérer facilement les eaux de pluie.
Sur ce principe, l’immeuble EastGate, édifié à Harare au Zimbabwe est inspiré du fonctionnement des termitières pour faciliter sa ventilation et la stabilité des températures intérieures avec une économie de consommation de 35% d’énergie en moins, comparativement à un bâtiment climatisé classique. Plus proche de nous en France, le projet de l’immeuble Ecotone à Arcueil verra le jour en 2023 et consiste en un bâtiment offrant 82.000 mètres carrés de bureaux, de commerces, d'équipements sportifs, de crèches, le tout partiellement dissimulé en une sorte de colline verdoyante.
Le biomimétisme part du principe que la Nature, ses organismes et ses écosystèmes, ont su, bien avant l’humanité, trouver une solution à la résolution des problèmes.
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La ville biomimétique
L’analogie entre les centres urbains modernes et les écosystèmes naturels permet d’envisager l’émergence d’une « ville biomimétique ». Une sorte de forêt verticale telle le Bosco Verticale de Stefano Boeri à Milan. Le plus souvent, ces créations issues de la bio-inspiration des architectes ont une dimension prioritairement esthétique, mais également symbolique et métaphorique. Pourtant, l’inspiration tirée de la nature est loin d’être une nouveauté. Ainsi, le Baroque ou l’Art nouveau revendiquent depuis plusieurs siècles déjà leurs filiations avec la Nature.
Le biomimétisme dans le domaine de la construction
Aujourd’hui, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology sont partis des propriétés spécifiques recherchées dans la construction d’un bâtiment pour déterminer les structures optimales qui répondront à ces besoins.
Dans le domaine de la construction, le bio-mimétisme pourrait permettre d'améliorer les performances environnementales des programmes constructifs et répondre ainsi aux enjeux du développement durable. Ce principe vise avant tout à optimiser l'efficacité des villes de demain, toujours plus denses, plus peuplées. Mais avant tout, ce qui caractérise les constructions biomimétiques c’est, outre leur singularité, le matériau utilisé. Car toutes, sans exception, font appel au béton.